Lorsque je vois des images, des photos ou même des vidéos de champignons atomiques, j'ai un petit sourire, je trouve cela très beau, même, magnifique. Souvent on me reprend et on me dit "Mais tu es dingue de trouver ça beau, tu ne t'imagines pas les conséquences de ces armes dévastatrices", je ne réponds rien, car, je sais qu'il vont rester sur leur idée et que donc mes arguments leurs seront totalement vains et inutiles, j'acquiesce d'un petit signe de tête (sans doute que cela les réconforte de ne pas avoir des idées différentes des leurs), mais en moi-même, je me dis que je me fous du contexte et des conséquences que cela amène, moi, je vois ce genre d'images et je trouve cela tout simplement beau, je pourrai en admirer pendant des heures. Il en est de même pour d'autres choses, que ce soit des tempêtes dévastant une ville, des tremblements de terre, des tours en feu s'écroulant suite à l'impact d'un avion ou même le signe nazi. Le problème est que la majorité des personnes se rattachent à un contexte et ne prennent pas l'image en elle-même : la croix gammée n'a pas été inventé par Hitler...
L'Homme, en général, entre (approximativement) 18 et 70 ans, se casse trop la tête. Avant 18 ans nous ne nous préoccupons pas énormément de notre monde, des significations, de la vie. Après 70 ans, nous perdons la raison, et ne faisons plus attention à notre monde. Je parle de manière générale, ne venez pas me ressortir les quelques cas qui font exception à la règle, moi-même, j'en fais partie. Et, entre deux, le monde nous préoccupe et nous vivons en fonction de lui, manger le matin, le midi, le soir, dormir la nuit, regarder les infos, établir des raisonnements se rapportant aux moeurs, aux traditions, à l'histoire, aux symboles. Et parfois il gâche sa vie avec tout ceci, ne pensant plus à s'amuser...
Tout cela pour dire, qu'un jour, une fois le baccalauréat en poche, je suis parti. Je suis parti un sac sur le dos et de bonnes chaussures de marche, et, durant trois ans, j'ai marché, j'ai parcouru, non pas le monde, mais l'Europe, à pied. Au départ je voulais me limiter à la France, mais, pour partir à l'aventure autant partir vers l'inconnu. Sans carte, ni boussole, seulement quelques cartes téléphoniques, un sac avec quelques vivres, de l'eau, une tente, une paire de chaussures de rechange, de l'argent liquide et de la bonne volonté...
Je ne sais pas exactement quel fut mon parcours, n'ayant pas de carte, je sais seulement avoir été en Belgique, Luxembourg, Allemagne et la France, peut-être l'Autriche, mais pas très longtemps il me semble. Je ne parlais que le français et l'anglais couramment. Ces trois années m'ont valu de nombreuses expériences aussi bonnes que mauvaises. J'ai été accueilli par de charmantes personnes, rejeté par d'autres, agressé, arrêté, blessé, frôlé la mort à plusieurs reprises, etc.
Mais je suis toujours vivant...
Je ne pourrai pas raconter tout ce périple aujourd'hui, ne pouvant me remémorer exactement et précisément toutes mes aventures dans les minutes qui suivent, mais, au fur et à mesure, je raconterai ce qui me reviendra à l'esprit...
J'ai également appris énormément, sur les personnes, la nature, la société et cela n'a fait que confirmer ce dont je pensais de tout ceci, et j'ai été plus tranquille et heureux lorsque je vivais dans la nature...
Pourquoi n'y suis-je pas resté ?
Parce que j'y étais heureux mais pas comblé, j'étais seul, et ce qui est difficile à dire, les gens (en particulier la gente féminine) me manquaient, et je voulais parler, communiquer, ce qui n'est pas toujours facile avec des animaux sauvages, et il faut avouer que ce n'est pas toujours très confortable là-bas, que voulez-vous j'ai été habitué à un certain confort, et c'est pas toujours facile de se débarrasser de nos manies...
En tout cas, un grand rêve, que dis-je, l'un de mes objectifs serait de trouver une femme, désirant partir avec moi dans une sorte d'ermitage, en pleine nature, où l'on vivra par nos propres moyens, à l'écart de tous et de toutes (peut-être un petit retour de temps en temps à la civilisation pour observer son évolution), mais d'ici là, je profite de cette civilisation, qui me permet tout de même de vivre avec plénitude...
Je me rappelle de ma toute première nuit. je n'avais pas trouvé de logement chez de sympathiques paysans, la plupart m'avait fermé le porte au nez redoutant un malfrat cherchant à les assassiner dans leur sommeil. Puis, j'arrive près d'une dernière ferme, la nuit était déjà tombé depuis un petit moment, le ciel était clair, la lune éclairait mon chemin, je n'étais pas habitué à la longue marche et j'avais des crampes aux pieds, je souffrais, mais je continuais ma route, puis j'arrive donc dans cette ferme, une petite maison en brique, avec un petit hangar en bois, non loin de là. C'est éclairé, et ça bouge à l'intérieur, de l'entrée je pouvais même entendre le son de la télé, je sonne, un homme moustachu, salopette, représentant bien le fermier habituel, mais avec des baskets Nike aux pieds, je lui explique ma situation, et là, sans avoir le temps de finir et sans aucun mot de sa part, il tend le bras vers je ne sais quoi et en ressort avec une carabine, et il me la pointe au visage. Dans ma tête, ça va très vite, je voulais fuir, sauter, me jeter à terre, mais mes jambes étaient trop lourdes pour bouger d'un pouce, je ravalai ma salive, en sueur. En réfléchissant, je me disais, il ne peut pas me tuer, cela lui créerait des problèmes, surtout que je suis innocent, puis l'homme commence à parler, je l'écoute d'une oreille, l'autre ayant trop peur, mes yeux rivés sur le canon, "Tu m'as l'air sincère, va dans la hangar" et il pointa sa carabine vers son hangar en bois, il referma sa porte en me lançant un "Bonne nuit". Avant tout, je reprends mon souffle, puis je m'assieds sur le parapet pendant quelques minutes où je ne pense à rien, je regarde le ciel, et me dis "Il est temps de dormir". Cette nuit-là, ma première nuit, fut déjà mouvementée et remplies de vives émotions et je n'avais jamais senti mon coeur battre aussi vite, pourtant, il battra bien plus vite lors de mon long périple...
Mais cette expérience, m'avait un peu appris quelque chose, que je devais faire face aux situations, ne pas me dérober, ni fuir, car dans tout les cas, on se fait rattraper, enfin je ne sors pas ceci comme une morale, j'y avais déjà réfléchi auparavant mais cette mise en situation m'a permis de mieux réaliser d'assumer pleinement mes actes...
Et de toute façon, une personne qui n'assume pas ses actes, ne s'assume pas elle-même, il vit en contradiction avec lui-même, il regrette tout ce qu'il a fait et perd son temps à regretter or regretter, regarder vers son passé est la pire erreur à ne pas faire, je ne dis pas de refouler son passé, mais de l'assumer, et d'en tirer des conclusions pour mieux appréhender non pas le futur, mais le présent, c'est comme ça que l'on grandi...
Enfant, lorsque nous prenons une rose dans la main pour la première fois, on se pique, mais, plus tard on ne regrette pas d'avoir fait cela car on a compris, grâce à cette expérience, que les roses possèdent des épines et qu'il faut donc faire attention à ne pas se piquer, vous saisissez mon raisonnement ??
Si cela n'est pas le cas, et bien, dommage pour vous, je ne vais pas m'apitoyer sur chacun d'entre vous pour me faire comprendre clairement, c'est à vous de me comprendre, même si j'essaie de faire quelques efforts...
Malheureusement, tout a une fin, et plus particulièrement ce message d'aujourd'hui...